Pierre Manoury décrit dans « Traité du désenvoûtement, contre-envoûtement et de l’exorcisme« , douze types d’envoutements : alimentaire, direct, sur statuette, par magie sexuelle, par charge, par transfert, par messe triangulaire, par excommunication, dû à un lieu, par auto envoûtement, par évocation et égrégorique.
Le résumé de l’ouvrage explique que
« ce livre est le résultat d’un apprentissage pratique de plus de 40 ans auprès de personnes d’exception et peut être considéré comme une somme en la matière. Reprenant les pratiques de protection, d’envoûtement et de contre-envoûtement du 17ième siècle à nos jours et dans différentes cultures, Manoury opère une synthèse de magie pratique inégalée. Ce livre se veut avant tout utile. Le lecteur y trouvera des indications précieuses pour apprendre les techniques magiques afin de progresser dans l’oeuvre de la nature et la connaissance de l’harmonie avec le milieu divin. L’ouvrage d’un maître pour le moment où le disciple sera prêt ».
Pour Collin de Plancy (Dictionnaire infernal),
« les sorciers font, dit-on, la figure en cire de leur ennemis, la piquent, la tourmentent, la fondent devant le feu, afin que les originaux vivants et animés ressentent les mêmes douleurs. C’est ce que l’on appelle envoûté« .
L’envoûtement alimentaire consiste à faire ingérer à une personne des substances complexes, dans un but d’attachement amoureux. « Cette opération très sommaire appartient à la basse sorcellerie. Elle est pratiquement inefficace et ne donne de résultats », précise l’auteur.
Plus souvent utilisés aux Antilles et en Afrique, l’envoûtement alimentaire a deux modes d’action typiques :
- il s’agit d’un mélange aphrodisiaque destiné à produire une exacerbation sexuelle peu durable
- il s’agit de substances destinées à produire un affaiblissement de la volonté.
« Dans les deux cas l’effet se limite à quelques heures et implique que le demandeur soit présent. La victime à ce moment réagira pour assouvir sa forte excitation sexuelle ou se laissera convaincre (?) par l’argumentation de celui ou de celle qui veut agir sur elle.
Il est indéniable que, associées à un véritable envoûtement, ces méthodes peuvent accélérer le processus. Dangereux et manquant d’élégance, ces procédés sont très éloignés de la pratique sorcière« .
L’envoûtement direct est une authentique méthode d’envoûtement, nécessitant d’être initié à la sorcellerie pour l’effectuer, mais « ce type d’envoûtement est aussi dangereux pour l’opérateur ou l’opératrice que pour la victime« .
Après une mise en condition préliminaire durant laquelle l’opérateur se met en transe puis va pure ment et simplement se dédoubler. Le processus est le même que pour un « voyage en astral ». D’ailleurs il est connu des psychiques et des médiums.
Dans la plupart des cas, cette technique perturbe gravement le psychisme du dormeur et aboutit à la mort. De fait, par sa structure spécifique, relève des envoûtements de nuisance.
Parfaitement efficace, « cette technique possède de graves inconvénients, elle nécessite de la part de l’opérateur un effet continu, un entraînement intensif ou dédoublement (ce qui n’est pas sans risque pour l’équilibre mental et une parfaite connaissance des habitudes de la personne sur qui il exerce ses talents)« .
Un autre inconvénient de cette méthode, est le manque de discrétion, car la personne assujettie à ce type d’envoûtement se rend parfaitement compte des attaques précises dont elle est l’objet.
C’est en général la méthode utilisée par les médiums sans grandes connaissances magiques et les jeteurs de sorts. Cette pratique est heureusement très facile à combattre, au point que bien peu encore se risquent à l’employer. La méthode même de l’envoûtement direct porte en elle-même le moyen de la neutraliser.
L’envoûtement sur statuette est un envoûtement de professionnel, insidieux et efficace. Il peut être amélioré par une parfaite maîtrise de L’astrologie de la magie et affiné par l’usage de certains procédés de kabbale.
L’envoûtement sur statuette s’applique à un grand nombre de demandes, le plus souvent bénéfiques ou du moins sans gravité physique réelle, mais il peut être le support d’envoûtement de nuisance, voire de mort particulièrement efficace.
On peut globalement définir quelques types d’envoûtement sur statuette :
- envoûtement d’amour communément nommé retour d’affection.
- envoûtement de guérison action de thérapie à distance.
- rouage d’aiguillette envoûtement destiné à provoquer l’impuissance chez l’homme.
- envoûtement en acupuncture envoûtement traditionnel chinois qui peut se résumer à une thérapie d’acupuncture non sur le malade mais sur la statuette.
- envoûtement en magie sexuelle que nous verrons à part. Il peut s’agir de n’importe quel type d’envoûtement mais pour obtenir une plus grande rapidité et surtout plus de puissance, le rituel d’envoûtement est sexualisé.
- envoûtement en chaîne l’envoûtement se fait par personne interposée, par objet interposé ou même animal.
- envoûtement de maladie ou de mort.
- appel de force sur une personne.
L’utilisation de la statuette dans les rituels d’envoûtement ne définit pas le rituel, la statuette étant un des supports utilisés en mode d’envoûtement.
L’envoûtement par magie sexuelle ne désigne pas nécessairement une atteinte à la sexualité de la victime, bien qu’en général toute atteinte à l’affect ou à la sensualité soit très fréquemment constituée de manœuvres effectuées avec cette redoutable spécialité.
Cet envoûtement peut être réalisé avec ou sans support, c’est-à-dire avec ou sans la présence de la dagyde ou statuette d’envoûtement. Les rituels de magie sexuelle sont des rituels de magie de puissance. Leurs buts sont peuvent aller de l’envoûtement d’amour à l’envoûtement de mort, en passant par la diversité de la gamme d’envoûtements existante.
Le principe de base dans un rituel de magie sexuelle est que les opérateurs utilisent de manière exacerbée la potentialité vitale, c’est-à-dire l’énergie sexuelle, en la canalisant dans un contexte rituel.
L’envoûtement par charge a une origine totalement rurale. La charge constituée dans ce type d’envoûtement est fixée sur un objet qui sert de support. Les objets utilisés sont variables : pierre, pentacle, médaille, sculpture, bijoux.
La charge constituée par une pierre est en général plus durable et souvent plus discrète. Une variante efficace est effectuée sur un œuf fécondé, mais cet envoûtement est lié à « un sacrifice de matière vivante. On a affaire à une opération à la limite de la magie sacrificielle ou magie rouge, qui implique des forces redoutables qu’il est préférable de ne point nommer ici ».
L’envoûtement par transfert est préparé dans un but de nuisance. Simple et puissant, il est redoutable. D’autant qu’il peut être associé à un envoûtement en chaîne, qui fait que sa détection est pratiquement impossible. Seuls quelques rares initiés peuvent contrarier ce genre d’envoûtement presque inconnu.
L’envoûtement par messe triangulaire est un envoûtement appartenant à la tradition, il n’est plus pratiqué de nos jours. L’opérateur doit s’assurer la complicité de trois prêtres disant simultanément trois messes dans trois églises, formant ainsi un triangle.
« L’opérateur se plaçait au centre géométrique du triangle… Ce rituel utilisait l’égrégore catholique dévié de son emploi dans un but de nuisance. Il est à rapprocher de la pratique dite Média-Vita, largement utilisée jusqu’au XVe siècle et qui constituait avec les messes de Saint Jude et de Saint Sicaire des pratiques d’envoûtement autorisées et effectuées avec la complicité de l’église contre les ennemis de cette dernière… bien entendu« .
L’envoûtement par excommunication n’en est pas réellement un, car seuls «les implications et les effets en sont malheureusement très efficaces et fréquents». La hausse du nombre de secte a relancé ce type de problème qui avait tendance à disparaître, selon Pierre Manoury.
Le principe : « tout individu appartenant à un groupe quelconque, participe à l’inconscient collectif de ce groupe. Ce phénomène égrégorique, bien connu des spécialistes étudiant les groupes en société se constitue spontanément autour d’une idée, d’une croyance ou d’une éthique ».
L’excommunication est, chez les catholiques, les orthodoxes, les Amish et les Témoins de Jéhovah, une exclusion de la communauté. Cette sanction est la plus grave des peines canoniques. Elle exclut la possibilité de recevoir les sacrements et l’exercice de certains actes ecclésiastiques.
Pour Pierre Manoury, « tant que l’individu participe activement à la vie du groupe, rien de particulier ne se manifeste et son affiliation spirituelle nourrissant l’entité connue le protège. Si pour une raison ou une autre, cette personne est évincée, punie, excommuniée, l’inconscient collectif du groupe se retourne contre elle. Le problème des sectes a réactualisé ce genre de préoccupation ».
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