En Afrique, la sorcellerie et la contre-sorcellerie « forment un système d’explication du monde persistant et en perpétuelle adaptation ». Dans un article, Maria Teixeira (Inserm, Unité 822, Université Paris-Sud 11), met en avant les Manjak de Guinée-Bissau et du Sénégal.
Les Manjak (Manjack, Manjaques, Manjaku (« je te dis ») ou « Ndiago », sont une population d’Afrique de l’Ouest vivant principalement en Guinée-Bissau, au Sénégal, en Gambie, en France et au Portugal.
Ils sont principalement adeptes des croyances traditionnelles et possèdent un système d’explication de l’infortune, au sein duquel s’affrontent ou collaborent différents sorciers, contre-sorciers et puissances invisibles.
Le bëpene est un autel de lutte contre la sorcellerie organisé en confrérie et très ancien, tandis que le kasara est un culte collectif apparu il y a environ un siècle.
Aujourd’hui, ces deux instances s’entraident et se complètent pour lutter contre la sorcellerie, qu’elle soit intrafamiliale, entre Manjak ou bien extérieure à la communauté. Ce système ne cesse de se renforcer et de se développer par la multiplication de nouveaux autels.
Les forces en présence restent équilibrées et permettent à la société d’affronter les nouveaux types d’infortunes et d’attaques sorcières sans les éradiquer définitivement. En effet pour les Manjak, la vie sans le mal serait d’un grand ennui et n’aurait plus aucun sens.
L’article « Sorcellerie et contre-sorcellerie : un réajustement permanent au monde. Les Manjak de Guinée-Bissau et du Sénégal » tente de répondre aux questions : Quelle est l’éthique sorcière à l’œuvre dans cette société ? Quelles en sont les conséquences ? Telles sont les questions auxquelles cet article répond, en analysant la corporéité des sorciers, des anti-sorciers et leurs pouvoirs.
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