« Éminemment fantasmée, la première figure de la femme réputée sorcière occupe plus de la moitié du parcours » de l’exposition « Présumées coupables, 14e-20e siècles », qui a lieu aux Archives nationales, jusqu’au 27 mars.
Elle présente les grands procès faits aux femmes, dont ceux contre des femmes, jugées pour sorcellerie. « Ce n’est qu’à la fin du Moyen Âge que cette figure (de sorcière, ndb) se construit, avec tous ses symboles et ses représentations devenues célèbres : les inquisiteurs la soupçonnent de chevaucher un balai et de danser lors du sabbat avec le diable« .
« Les démonologues de la Renaissance prennent leur relais et ce sont sur ces sujets que des dizaines de milliers de femmes sont interrogées et, pour beaucoup d’entre elles, condamnées au bûcher entre 1580 et 1630« , note le communiqué de l’institution, située Hôtel de Soubise à Paris.
Au début du XVIIe siècle, le magistrat Henry Boguet est convaincu que le diable est le mal absolu et la sorcellerie est une affaire de femmes.

« Satan les connaît toutes, parce qu’il sait que les femmes aiment le plaisir de la chair », déclare-t-il en Franche-Comté, où il a jugé des centaines d’affaires lors de la « Chasse aux sorcières ».
Près 100 000 procès pour crimes de sorcellerie ont eu lieu en Europe, parmi lesquels, 7 femmes sur 10 ont été condamnées à la torture et à la mort.
Les femmes accusées doivent décrire en détail leur copulation avec le démon : il eut compagnie avec elle sur une couchette, près de son poêle ; et elle reconnut que sa nature était fort petite et froide et elle ne sentit point qu’il fit aucune éjection de semence », répond Adrienne d’Heur, de Montbéliard, âgée de 60 ans, en 1646.
Votre commentaire