Né à Pierrecourt, Franche-Comté, en 1550, Henry Boguet décède le 23 février 1619. Homme de loi de Saint Claude au comté de Bourgogne, il est l’auteur du Discours exécrables aux sorciers et Instruction pour un juge. Ces livres seront une référence durant de longues années.
Pour Colin de Plancy, son livre Discours aux sorciers, « pitoyable, plein d’une crédibilité puérile et d’un zèle outré contre les sorciers« .
Son livre, publié en 1603, est réédité une douzaine de fois en 20 ans. Les dix premières éditions s’étendent de 1602 à 1610, qui est l’une des premières périodes de persécution organisée en Franche-Comté (1603-1614).
Cette persécutée est favorisée par la législation princière (édit des Archiducs en 1604), parlementaire (publication répressive de 1608), et la ferveur populaire. La première répression débute en fait en 1598, prenant son origine dans la juridiction de Boguet, durant 4 ans.
Dans son discours aux sorciers, il écrit Six advis en faict de sorcellerie, rédigé en 1608, évoquant des accusations très concrètes sur :
- les devins, qui doivent être condamnés au feu, comme les sorciers et les hérétiques, et celui qui a été au sabbat est de digne de mort
- le crime de sorcellerie : on peut condamner sur de simples indices, conjectures et présomptions
- le crime de sorcellerie, qui est directement contre Dieu
- les biens d’un sorcier, devant être confisqués comme ceux des hérétiques
- le fait qu’on juge qu’il y a de Sorcellerie quand la personne accusée fait métier de deviner, on ne doit pas pardonner aux sorciers
- les fascinations diverses, qui sont œuvres du Diable
Dans Instruction pour un juge, il s’adresse à un juge comtois de Salins en 70 articles, traitant de la manière dont les juges et inquisiteurs doivent intervenir dans des cas de Sorcellerie. Cette partie de l’ouvrage aura une influence considérable sur l’ensemble des magistrats de l’époque.
A tel point que les juges en font leur livre de chevet et le Parlement l’a archivé dans sa bibliothèque.
